Venez comme vous voulez...

Une publicité marquante, de l’enseigne fast-foodienne qui précipite l’humanité dans les fonds abyssaux d’une malnutrition morbide planétaire, nous préconisait déjà : venez comme vous voulez lors du gala de boxe proposé au Vidéotron de Québec, coupé en deux pour donner l’impression d’être rempli, le coupon d’invitation aurait pu préciser, pour le mieux : venez au poids que vous voulez puisque pour la fine fleur des derniers combats proposés, les boxeurs locaux accusaient un tel différenciel de poids en leur faveur, trente-six heures après la pesée, que le sort des challengers, dans les griffes de l’ours, était déjà scellé. L’exhibition n’avait plus rien à voir avec du sport, mais avec un divertissement pour buveurs de bière et parieurs en ligne, où les règles élémentaires de loyauté, pour préserver l’intégrité physique des adversaires sont allègrement bafouées par des business men, intangibles, qui font penser aux pratiques dans le football, évoquées dans "le plus beau but était une passe" de Jean-Claude Michéa, où les aigrefins du spectale industriel, s’emparent d’un sport populaire, au détriment de ses partisans Cela devient une soupe tiède, sans règles et sans hymnes, avant de remettre des ceintures, parfois invalidées, et quand les KO exigés perturbent la séquence des pubs à la télé, un groupe folk s’active pour faire patienter la galerie, on the road again Quant à ceux qui sont assis de l’autre côté des photographes, ils peuvent se brosser pour admirer les vainqueurs, lever le bras.