Vendredi 2 mars 2018

Retenez bien cette date et rendez-vous dans la soirée, à la salle Vallier de Marseille (90 boulevard Boisson), pour encourager monsieur Nasser Zorgani.
Cet homme (à gauche sur la photo, en compagnie de l’illustre speaker, Jean-Pierre Cosségal) est en train de perdre la vue à cause d’une rétinite pigmentaire évolutive : ce qui ne l’empêche pas, d’avoir déjà effectué une exhibition contre l’ancien champion du monde des mi-lourds Mehdi Sahnoune. « C’est un avantage de ne pas voir, et en plus je suis fausse patte. Je ne distingue que des ombres et ta main, je ne la distingue pas à un mètre, mais tiens toi bien, maintenant que j’ai obtenu mon approbation, mon objectif est de disputer, dans les mois qui viennent, le Challenge du premier round, contre un voyant » !
Je suis estomaqué par sa rapidité d’exécution dans le couloir des vestiaires, pour me passer un enchaînement de feintes, d’esquives, de crochets et d’uppercuts, tous réussis, qui s’arrêtent à quelques centimètres de mon visage. Placements et déplacements d’un homme, qui n’attend pas les miracles, pour agir et toujours être dans le mouvement. C’est la première fois que je croise un aveugle en costume et chapeauté, qui utilise sa canne blanche comme un dandy. Dans la vie, il se présente comme « un humoriste, ambassadeur du handicap ».
Seul bémol à cet emballement d’optimisme, comment le corps médical peut continuer, dans ces conditions, de convaincre un boxeur, que sa licence ne peut pas lui être renouvelée, compte tenu des risques pour sa vue, s’il a quelques dioptries de myopie en trop ?

En parallèle,
Vers la lumière , un film de Naomi Kawase, qui a été sept fois nominé au festival de Cannes 2017 :
« la rencontre bouleversante entre un homme qui perd la lumière et une femme qui la poursuit »
« des qualités de lumière qui touchent la dimension spirituelle de votre existence ».