Deux photos de monsieur Joaquim Ferraz Rodrigues
prises à cinquante ans d'intervalle..... Ce fils de berger Portugais a servi son pays pendant la colonisation de la Guinée-Bissau dans le secteur de Bula, au bord de la rivière Mansoa qui était infestée de crocodiles. Arrivé en France, avec sa médaille jaune sur la veste, de l'Office National de l'Immigration, qu'il ne devait pas quitter, il ne s'est rendu qu'une seule fois avec des copains, à un gala de boxe, sous un chapiteau à Ribécourt, où Robert Amory était la tête d'affiche. L'entrée coûtait "cinq francs blancs" quand son travail lui rapportait moins de sept francs de l'heure. Cela lui a rappelé des souvenirs désagréables, de l'époque des béliers de son père et des luttes de taureaux (luta de touros) de sa région natale de Baixo Momtego, où le "dominé" est obligé de tourner le dos. Reconnu comme étant le plus faible, il se met à dépérir, et l'éleveur doit l'éloigner du troupeau, avant qu'il ne devienne invendable. L'arrivée du "premier sang" d'un boxeur, lui a renvoyé avec beaucoup d'émotion, les soins prodigués par son père sur les béliers, avec une préparation qu'il réalisait, à base de cendre de feu de cheminée et d'huile d'olive....

